La crise chamboule les saisons

Bien sûr, nous ne parlons pas ici de météo. Quoique, vu les mois de juillet que nous avons depuis deux ans, on pourrait commencer à avoir quelques doutes.

Non, nous parlons ici de la saisonnalité de la formation professionnelle. Jusqu’à 2009, les choses étaient bien rodées pour les organismes de formation : un début d’année qui commence tranquillement avec une augmentation progressive des volumes pour atteindre un premier pic vers le mois de juin, suivi d’une grosse accalmie pour l’été et finalement, la grande période de l’année à ne pas rater qui atteint son apogée en décembre.

Il faut savoir que certains organismes de formation pouvaient faire jusqu’à 50%  de leur chiffre d’affaire sur le dernier trimestre de l’année, et dans beaucoup de cas, 100% de leur marge. Cela était principalement dû au modèle de financement des formations par les OPCA.
Arrivé début septembre, les sociétés qui n’avaient pas construit leur plan de formation se retrouvaient avec des budgets à consommer avant fin décembre, faute de quoi, ces budgets étaient définitivement perdus. Tout le monde se ruait donc pour planifier tant que c’était encore possible. Les sessions étaient pleines, les salles de formations disponibles de plus en plus rares et les formateurs se retrouvaient avec des plannings de ministres et finissaient l’année sur les rotules.

Mais la crise est passée par là et a chamboulé ce rythme mettant certains organismes en grande difficulté. Les grands groupes, mieux structurés dans la gestion de leurs budgets, ont vu le vent tourner et se sont dépêchés de profiter au mieux de leur budget et autres fonds spéciaux alloués par les OPCA en début d’année (voir l’article « les TPE perdent leur budget formation« ). Les caisses de nombreux OPCA se sont ainsi retrouvées vides dés le mois de septembre et les financements de dernière minute ont donc été refusés.

Résultat : le dernier trimestre de l’année reste un trimestre important mais n’atteint plus les pics que la profession avait pu connaître précédemment. En contrepartie les besoins urgents sont repoussés sur le budget de l’année suivante et le premier trimestre y trouve un nouveau souffle.

Au final, l’activité se trouve beaucoup plus lissée sur l’année (avec, comme toujours, un trou presque abyssal en aout).

Bien sûr, un tel changement ne se fait pas sans casse. Il faut adapter sa logistique, ses équipes commerciales, sa trésorerie, etc.
Mais une fois ce changement assimilé et absorbé, il ne peut être que favorable à la profession et à la qualité globale de l’offre de formation en France.
La création de besoins artificiels lié à la gestion annuelle des budgets et les effets de surchage du marché s’en trouvent amoindris. Les formateurs se retrouvent avec des plannings plus lissés sur l’année et le casse-tête de la gestion des ressources est, en partie, solutionné pour les organismes.

Il reste maintenant à espérer qu’une fois la crise passée, les mauvaises habitudes ne referont pas surface trop vite, faute de subir un nouveau contre-coup mais inverse qui déstabiliserait de nouveau le marché.

 

 

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